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La méthanisation un danger pour les rivières, fontaines de nos villes et notre environnement
1 – La méthanisation ne réduit pas les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES)
L’objectif majeur de la lutte contre le réchauffement climatique passe par la séquestration du carbone dans les sols. Or, la méthanisation produit l’effet inverse en transformant le carbone vivant en méthane qui sera brûlé au final, à l’instar de toute autre énergie fossile et produira du CO2.
2 – La méthanisation ne démontre pas son innocuité et cache ses impacts réels sur l’environnement : ◦ La composition et les impacts de ces (in)digestats ne sont ni connus ni étudiés. ◦ La méthanisation ne résout pas les problèmes posés par l’azote et le phosphore en Bretagne ◦ Les matières non digérées par les bactéries du méthaniseur, destinées à l’épandage soulèvent des interrogations légitimes quant à leurs impacts sanitaires.
3 – Plusieurs cas d’accidents liés au stockage et à la manipulation des intrants ou au fonctionnement de méthaniseurs ont été à l’origine de pollutions de cours d’eau bretons, des sols et de l’air (émissions gazeuses et de fuites de biogaz). Les risques et les accidents sont difficiles à prendre en charge et à maîtriser, comme ont pu le démontrer les accidents récents de Plouvorn, Beuzec Cap-Sizun et bien entendu de Chateaulin.
4 – La méthanisation constitue un véritable «aspirateur à déchets », pour se pérenniser et se développer, elle induira inévitablement une augmentation des volumes de déchets.
La méthanisation un danger pour l’Agriculture paysanne
1 – La méthanisation accentue un modèle agricole intensif
La méthanisation maintient et développe l’élevage hors-sol généralement intensif, en offrant un débouché aux surplus de production et aux effluents. Ceci s’oppose à l’enjeu de restauration du lien au sol en agriculture et à l’impératif de changement du modèle agricole et agro-alimentaire breton. Ce changement passera inévitablement par une réduction du cheptel animal.
2 – La méthanisation conduit à un processus d’accaparement des terres
Rentabiliser une unité industrielle de méthanisation nécessite d’user d’apports à pouvoir méthanogène important. L’apport en cultures dites « principales » des méthaniseurs est limité à 15% du tonnage brut par an. On observe donc sur le terrain des stratégies pour alimenter les méthaniseurs : maïs en cultures intermédiaires, prairies ensilées pour alimenter les méthaniseurs, etc. Cette situation provoque des accaparements de terres et un renchérissement du prix du foncier. Aucun contrôle relatif aux approvisionnements n’est réalisé sur le terrain concernant les approvisionnements et le respect du plafond des 15 % de cultures principales, entraînant une vraie incertitude sur le respect réel de cette exigence.
3 – La méthanisation est une substitution au revenu agricole
Fortement subventionnée, en particulier par des tarifs de rachat de l’électricité et du gaz, cette technologie attire d’autant plus que les prix des productions agricoles s’effondrent.
La cogénération n’est pas particulièrement rentable et ne survit que grâce à un tarif de rachat privilégié qui peut baisser à tout moment. Les pouvoirs publics font le choix de développer une politique énergétique en faisant porter aux paysan.ne.s dont la dette est déjà élevée, le risque et l’endettement . Or, c’est la production alimentaire qui doit être rémunérée.
4 – La méthanisation est contraire au principe de transition agricole
L’implantation d’une unité de méthanisation dans une exploitation pose la question majeure de
l’augmentation forte du capital des entreprises et donc des possibilités de transition et de transmission qui s’offriront par la suite. Vue la taille des unités, il est certain que dans de nombreux cas, l’exigence de rentabilité engouffre l’exploitation dans un modèle dont il ne pourra pas revenir aisément. Ce qui est aujourd’hui contraire aux discours sur la transition écologique alimentaire et agricole.